Suisse - Aéroport : Un automate qui pèse, étiquette et avale les bagages des passagers en un temps record pour leur éviter une longue attente
L'aéroport international de Zurich-Kloten teste actuellement un automate qui pèse, étiquette et avale les bagages des passagers en un temps record pour leur éviter une longue attente, rapportent les médias suisses.
Prendre l'avion reste une aventure de longue haleine, même si les aéroports font des efforts pour fluidifier les étapes d'embarquement, alors Zurich-Kloten a lancé un test avec cet automate à bagages.
"Attendre, attendre et encore attendre, pour la plupart des voyageurs, c'est un des "effets collatéraux" inévitables de la décision de se déplacer par avion, les contrôles de sécurité dans les aéroports ayant augmenté, tout comme le nombre de passagers", font remarquer des experts.
Sans que ceux-ci en soient toujours conscients, un certain nombre d'étapes du long chemin jusqu'à l'embarquement sont cependant en train de s'automatiser. Avec un seul but: "améliorer les flux".
C'est la raison pour laquelle l'aéroport de Zurich-Kloten teste un automate à bagages au terminal 3, celui de la compagnie helvétique +Swiss+, premier transporteur de Kloten et partenaire de cette expérience prévue jusqu'à fin juillet.
Au guichet 311, une énorme boîte attend, gueule ouverte, avec l'écran tactile d'usage. Mesurant 1 m 93 de large, le bloc demande au voyageur de s'identifier au moyen de la carte d'embarquement qu'il aura au préalable imprimée à la maison ou sur une borne électronique de l'aéroport.
Le bagage est pesé (en cas de surpoids, le voyageur est invité à se rendre à un guichet desservi par une ou un employé), une étiquette est imprimée et, dès qu'elle est collée au bagage et que le voyageur dit "ok", une grille se ferme et le tapis roulant se met en marche. La personne peut continuer son périple avec sa quittance.
La compagnie "Swiss" est partenaire du projet, mais c'est l'aéroport qui investit dans cette phase de test un montant d'environ 100.000 francs. Si le projet passe la rampe de l'expérience, le système sera proposé à toutes les compagnies.
Johannes Wulffraat, de l'entreprise Bagdrop qui fabrique les automates, à bagages, reste de marbre quand on lui fait remarquer que si Schiphol, l'aéroport d'Amsterdam, reste le seul au monde avant Zurich à tester la machine, c'est que l'intérêt n'a peut-être pas vraiment décollé.
"Nous ne voulions pas nous étendre avant d'être sûrs que la machine fonctionne de façon optimale. Mais je peux vous dire que de nombreux autres aéroports sont sur les rangs".
A l'aéroport international Genève-Cointrin, Bertrand Stmpfli, porte-parole, "suit l'expérience zurichoise avec intérêt", indiquant que "nous n'hésitons jamais à dupliquer les bonnes idées, d'autant plus, ajoute-t-il, que "nous nourrissons une véritable obsession pour tout ce qui facilite le parcours des voyageurs, de la signalétique aux bornes électroniques, en passant par la direction du trafic".
Dans le jargon professionnel, le défi à relever porte le nom de "seamless travel", selon le terme anglais, un processus continu "sans coutures".
"Il s'agit de permettre au voyageur de passer du check-in à l'avion de la façon la plus autonome et la plus rapide possible", explique la société de l'aéroport dans un communiqué. Seule étape impossible à automatiser: le contrôle du bagage de cabine du voyageur avec le passage aux détecteurs de métaux.
Quant aux médias suisses, ils se demandent si les passagers profiteront de ces nouveautés ou subiront, dans un environnement plus déshumanisé et si les aéroports ne cherchent-ils pas seulement à faire des économies de personnel sur le dos des passagers.
Pour sa part la responsable de la communication de Zurich-Kloten, Sonja Züchling déclare qu'"il y aura toujours un guichet avec un service personnalisé pour les personnes qui le désirent".
De plus, ajoute Jean-C laude Donzel, porte-parole de la compagnie "Swiss", "il ne faut pas oublier que c'est la sécurité qui a créé le plus de postes dans l'aviation ces dernières décennies et "sans ces automatisations, l'aéroport de Zurich, les jours de pointe, serait tout simplement bloqué", ajoute-t-il.
Pour Bertrand Stmpfli, le maintien d'une présence humaine et chaleureuse dans un aéroport, "lieu anxiogène et émotionnel par excellence", est vital. "Un aéroport est non seulement plus complexe qu'une gare, par exemple, mais il suscite des peurs de se perdre, d'être en retard, du retard de l'avion, de l'avion lui-même et des émotions particulières", explique-t-il.
Genève a ainsi créé il y a trois ans quatre postes de "duty terminal managers" qui selon Bertrand Stmpfli, ces employés sont les "St-Bernard de l'aéroport" et apportent leur aide tout voyageur semblant rencontrer un problème.
Pour lui, "à l'heure du e-ticketing, et peut-être, bientôt, des renifleurs et palpeurs électroniques, nous voulons garder une dimension humaine. L'agent de sécurité sera peut-être bientôt le seul humain de l'aéroport, il est donc important qu'il sache sourire à ce qui est plus gratifiant que de contrôler des papiers à un guichet".
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